ETIQUETTE

L'aïkido reprend la structure japonaise traditionnelle du dojo, avec parfois des changements notables par rapport à ce qui se pratique au Japon.

Au Japon, l’emploi du terme Sensei est la règle, ce titre étant donné à tous les types d’enseignants. Hors du Japon, le terme a pris des connotations de respect et de déférence marquées par sa traduction en « maître ».

Chaque élève occupe au sein du dojo une position définie relativement aux autres pratiquants. Les pratiquants plus gradés et plus anciens dans la pratique sont les senpai (先輩), les pratiquants du même grade et du même temps de pratique sont les dōhai (同輩) et les pratiquants plus récents les kōhai (後輩).

Il s’agit de la position de base lors du début du cours, du salut (rei) ou lorsqu’on écoute les explications de l’enseignant. Le pratiquant se tient à genoux, les pieds à plat sur le sol, le poids sur les talons. Les gros orteils peuvent se chevaucher légèrement. L’essentiel est d’avoir le dos droit, les mains posées à mi-cuisse. Les genoux doivent être écartées d’une distance correspondant à l’espace d’un poing à un poing et demi. Cette distance n’est pas seulement coutumière : elle limite l’effort imposé par cette position aux ligaments des genoux.

Pour se relever de la position seiza, il convient de basculer légèrement le poids vers les genoux afin de permettre aux pieds de s’appuyer sur les orteils, mais sans projeter le corps en avant. On lève ensuite le genou droit, puis le genou gauche. Pour s’asseoir, on suit la procédure inverse : d’abord le genou gauche se pose le premier en terre, puis le genou droit. Cet ordre s’explique par le port du sabre à gauche : il est possible de dégainer avec le genou gauche à terre et le genou droit levé, alors que la position inverse rend l’exercice très difficile.

La position seiza permet d’étudier le salut à genoux : Les deux mains sont sur les cuisses. La main gauche se déplace d’abord vers le sol, puis la main droite. Les doigts et les pouces sont écartés et forment un triangle. Le buste s’incline vers l’avant, les fesses ne décollent pas des talons, le dos reste bien droit.

Après avoir salué le kamiza, le professeur, les partenaires pour commencer l’étude, on démarre avec le suwariwaza.

AVANT :

En entrant sur le tatami on effectue un salut debout (ritsurei) ou assis en seiza (zarei), en direction du kamiza (plus précisément vers le kamidana, dai d’honneur normalement orienté vers le levant et comportant généralement un temple shintō miniature, des calligraphies suspendues et d’autres articles shintō (au Japon du moins), et vers l’image de O-sensei, mais sans tourner le corps vers le centre : on doit seulement en prendre compte mentalement. Si on n’a pas de kamidana en règle, d’autres objets associés à la pratique de l’aikidō, comme un bokken et un jō, peuvent servir de kamidana de fortune. Une simple image de O-sensei en guise de «  kamidana » montrerait un manque envers les 43 kami protecteurs de l’ aikidō et envers O-sensei lui-même, révéré comme un kami et non pas comme un individu, qui n’auraient plus de place où résider) ;

Pendant :

En début de cours, on effectue un salut assis, précédé d’un instant de contemplation ou « méditation » (mokusō, à ne pas confondre avec zazen) qui permet de faire une coupure avec le monde extérieur, et d’aborder le cours au calme ;

L’enseignant et les élèves saluent vers le kamiza (voir plus haut);

L’enseignant et les élèves se saluent mutuellement, parfois en prononçant un « onegai shimasu » (« s’il vous plait » ; le « u » est muet, cela se prononce « onégaï shimass’ ») ;

A la fin d’une démonstration de l’enseignant, les élèves le saluent assis ; puis, pour pratiquer, les élèves se saluent mutuellement en début et en fin de pratique ;

APRES :

En fin de cours, les élèves et l’enseignant effectuent un salut assis vers le kamiza, puis se saluent mutuellement en prononçant « dōmo arigatō gozaimashita » (« merci beaucoup pour ce que vous avez fait ») ou « merci beaucoup » ;

En descendant du tatami, on salue vers le kamiza.

La pratique des armes s’accompagne de saluts particuliers. 

Quand on prend une arme, il convient de saluer en direction du kamiza, l’arme présentée devant soi à hauteur des yeux (ceci ne se pratique pas dans tous les dojo). On s’incline alors, les bras devant rester à une hauteur fixe. Pour le début et la fin du cours, le problème est de savoir où placer l’arme :

tantō : on le place en général juste devant soi;

bokken : on fait comme si le bokken était un vrai sabre. Au moment du salut, on le présente face à soi, pointe vers le bas et lame vers soi, pour le poser ensuite à sa droite. La direction du tranchant varie selon les écoles, soit vers soi (il est donc malaisé de dégainer pendant le salut), soit vers l’extérieur (on présente ainsi le côté omote du sabre), dans certaines écoles cela varie : au début du cours, la lame sera tournée vers l’extérieur, vers soi à la fin du cours. Le genou doit être au niveau de la garde éventuelle. Ainsi, avec un vrai sabre, si quelqu’un essaye de tirer l’arme par l’arrière, il est possible de poser le genou sur la poignée, laissant le voleur avec le seul fourreau.

le jō est habituellement porté par la main droite, à la moitié de la longueur, la pointe du jō dirigée légèrement vers l’avant (avec l’idée de pouvoir porter un coup à la gorge en cas d’urgence). Pour saluer debout, le poignet bascule de manière à faire basculer le jō (il est alors clairement impossible d’attaquer avec), et on fait un salut debout. Pour se mettre en garde, on avance ensuite la main qui tient le jō, l’autre main vient en saisir l’extrémité et la première main se positionne à un tiers de la longueur. Pour les saluts à genou, le jō est également positionné à gauche, dépassant le genou d’une trentaine de centimètres.

Pour le bokken :

Lorsque l’on se déplace sur le tatami, on le porte comme s’il était dans son fourreau (saya), à son côté droit, courbure et pointe vers le bas, en le tenant par le fourreau, donc sur le premier tiers de la « lame » côté poignée (tsuka) ; c’est une position « pacifique » : la main droite tenant le fourreau, elle ne peut pas dégainer, et la courbure étant vers le bas, le dégainage avec la main gauche serait malaisé ;

Lorsque l’on écoute le professeur, on peut être en seisa auquel cas le sabre est positionné comme pour le salut, ou debout auquel cas le sabre est placé à droite comme ci-dessus ;

Lorsque l’on commence un kata, on le place comme si l’on mettait le fourreau (saya) dans la ceinture (obi) : on le tient avec la main gauche, à l’horizontale, courbure vers le haut ;

Lorsque les pratiquants sont en place, ils miment un dégainage pour commencer le kata ;

Le kata commence et se termine au même endroit : les pratiquants retournent à leur place initiale à la fin du mouvement ; le pratiquant qui a symboliquement perdu (uke tachi) se retire en premier ; les pratiquants miment le rengainage.

Pour le tantō :

celui-ci est utilisé pour des techniques de désarmement (tantō dori ou yanken dori)

Le pratiquant qui attaque (uke) cache le tantō derrière lui afin que le partenaire ne puisse pas voir l’orientation ;

Le pratiquant qui a désarmé (tori) rend le tantō à uke en gardant sa distance et sa vigilance, en présentant la poignée (tsuka), le fil de la lame étant tourné vers le haut.

Dans les techniques de désarmement au sabre (tachi dori), l’échange d’arme se fait selon le même principe.